Obtenir le maximum d’un instrument !

Pouvoir obtenir le maximum d’un instrument d’observation est le souhait de tout observateur du ciel étoilé, surtout en planétaire et en lunaire ou de fins détails peuvent être facilement vus ou perçus même avec de modestes instruments d’amateurs.

De simples détails ou astuces d’utilisation ou encore de modestes évolutions décrites ci-dessous peuvent transformer un instrument, et permettre ainsi à son utilisateur d’observer des astres faciles sous un nouvel aspect. Bien entendu, il faut oublier les superbes photos du télescope spatial HUBBLE, ou des sondes interplanétaires, car aucun instrument d‘amateur même le meilleur soit-il ne peut donner autant de détails. Ce qui est bon pour l’observation planétaire ou lunaire, peut aussi être bon dans une moindre mesure pour l’observation des objets du ciel profond.

En ce qui concerne les objets du système solaire, leurs observations nécessitent l’emploi de fort à très fort grossissements, et dans une région comme la notre, les petits instruments et en particulier les lunettes peuvent dans bien des cas donner de meilleurs résultats que de gros télescopes. Ceci provient du fait que les lunettes sont beaucoup moins sensibles à la turbulence atmosphérique, ennemie numéro un des forts grossissements. Mais il ne faut pas oublier que les lunettes à tube court ou courte focale (F/D de 5 à 6 pour un achromat) sont principalement destinées aux astronomes voyageurs et à l’observation du ciel profond à large champ. Leurs faibles grossissements maximum (égal à 1 fois le diamètre en mm, par exemple 80 X pour une lunette de 80 mm d’ouverture) ne donneront jamais en planétaire la même qualité d’image qu’une lunette de diamètre équivalent mais de rapport F/D moyen ou long (F/D de 8 à 15 pour un achromat), néanmoins, elles permettent quand même l’observation à faible ou moyen grossissement uniquement.

Stockage de l’instrument : Il doit si possible être stocké dans un endroit non chauffé, à l’abri des rayons solaires, de l’humidité et de la poussière. Le tube optique doit-être protégé par ses cabochons de protection et si il est stocké prêt à l’emploi, le couvrir sous une bâche, une housse ou plus simplement un grand sac poubelle. De même, les oculaires et autres accessoires doivent-être rangés dans leur boite.

Nettoyage de l’optique : Elle doit être nettoyée le moins souvent possible. Quelques grains de poussière ou de légères salissures sans conséquence sur la qualité des images obtenues valent mieux que des rayures. Si l’optique est vraiment trop sale et qu’un nettoyage est obligatoire, utiliser un pinceau soufflant (accessoire utilisé en photographie) pour nettoyer la lentille de devant de l’objectif d’une lunette. Attention, ne jamais démonter un objectif de lunette sous peine qu’elle ne soit déréglée. Pour les miroirs et lame de fermeture des télescopes, se référer à des ouvrages spécialisés. Pour les oculaires, ne jamais les démonter, nettoyer régulièrement avec un chiffon doux, propre et non pelucheux la lentille d’œil (celle dans lequel l’on regarde) car le battement des cils y dépose un film gras.

Alignement ou collimation des optiques : Une optique bien aligné donnera toujours de bien meilleurs résultats. Pour la plupart des lunettes d’initiation, l’alignement est réalisé par construction, donc elle ne se dérègle jamais. Pour les lunettes de grand diamètre ou de haut de gamme, ainsi que les télescopes du type Maksutov ou Smith Cassegrain, la délicate collimation réalisée en usine ne doit en principe pas bouger. Dans le cas d’un déréglage, elle doit-être refaite par un amateur extrêmement compétant ou bien confiée à un professionnel. Pour les télescopes Newton, l’alignement des miroirs doit-être régulièrement contrôlé et au besoin refait, de plus il est accessible à tous amateurs ou presque. Pour cette opération, se reporter à un manuel spécialisé qui explique la procédure à suivre. Vérifier aussi qu’il n’y a aucun jeu ni point dur dans le porte oculaire. Des vis de réglage permettent un meilleur fonctionnement de celui-ci. Sur les instruments d’initiation, le tube porte oculaire coulisse sur de la feutrine qu’il faut changer lorsqu’elle est trop usagée. Enfin un test de l’alignement de l’optique peut-être réalisé en observant par exemple l’étoile polaire à très fort grossissement et en vérifiant l’image de diffraction qui doit se présenter sous la forme d’un petit disque central avec un ou plusieurs anneaux concentriques autour de celui-ci. Dans le cas ou le disque et les anneaux ne sont pas concentriques, l’optique n’est pas alignée et nécessite un réalignement.

Choix du site d’observation : Le site idéal se situe à la campagne loin de la pollution lumineuse d’une ville, et en plein milieu d’un herbage. Malheureusement, il n’est pas toujours facile ou pratique d’observer d’un tel endroit. Eviter absolument d’observer à l’intérieur d’une habitation chauffée à travers la vitre d’une fenêtre fermée. En ville, éviter les terrasses bétonnées ou bitumées en été, à cause de la chaleur accumulée en journée et restituée la nuit. Et en hiver, éviter d’observer au dessus des toits des maisons à cause des fumées sortant des cheminées qui risque de faire trembloter l’image observée. Par contre en ville, la turbulence atmosphérique est souvent moindre qu’à la campagne, ce qui favorise l’observation planétaire à fort grossissement.

Conditions climatiques : la turbulence atmosphérique a une influence sur la qualité des images à fort grossissements. Pour l’estimer, il suffit d’observer à l’œil nu le scintillement d’une étoile (pas une planète) située suffisamment haut dans le ciel. Si elle ne scintille pas ou peu, les conditions d’observations sont idéales et de très forts grossissements pourront être employer. Par contre si elle scintille fortement, seul les faibles à moyens grossissements pourront être utilisés. De même la présence d’un vent au niveau du sol induira des vibrations dans le tube optique, et aura la fâcheuse conséquence de brouiller les images observées, et seul les faibles à moyens grossissements pourront être utilisés.

Mise en température : Le temps de mise en température dépend du type d’instrument utilisé, mais aussi de la différence de température entre le lieu de stockage et le lieu d’observation. Cela varie de 20 à 30 minutes pour une lunette et de 1 à 2 heures pour un gros télescope type Newton. Lors de cette étape, retirer les cabochons de protection et mettre le tube optique à l’horizontal pour éviter que de la poussière ou de la rosée ne se dépose sur les optiques.

Choix des oculaires : Pour de forts grossissements, la qualité des oculaires est primordial car si l’objectif ou le miroir n’est qu’un collecteur de lumière, le rôle de l’oculaire est de restituer et d’agrandir l’image de l’objet observé. Hélas trop souvent, les oculaires fournis avec les instruments d’entrée de gamme ou d’initiation du type HUYGENS ou RAMSDEN à 2 lentilles sont de qualité ordinaire ou pire médiocre. Leur faible champ apparent, la correction de l’aberration chromatique insuffisante ainsi que le manque de piqué de l’image ne les prédestinent pas à l’observation planétaire à haute résolution. Investir dans des oculaires de meilleure qualité type KELLNER ou équivalent à 3 lentilles, ou mieux dans des PLOSSL à 4 lentilles peut-être envisagé. Ces derniers ayant les faveurs des amateurs grâce à leurs excellent rapport qualité/prix. L’achat d’oculaires de qualité peut-être considéré comme un investissement car ils pourront être utilisé sur un futur instrument plus évolué. Enfin, attention au coulant du porte oculaire. Si celui-ci peut recevoir du 31.75 mm, le choix est important, mais pour le 24.5 mm, le choix est plus limité, les prix plus élevés et les évolutions réduites, dans ce cas opter plutôt pour des oculaires d’occasions, souvent bon marché.

Utilisation des filtres colorés : Ces filtres spéciaux sont à visser sur la jupe des oculaires équipés d’un pas de vis standard. Ils permettent de faire ressortir des détails de l’atmosphère ou de la surface des planètes ou de la lune uniquement. Ci-dessous, quelques exemples d’utilisation.

Jaune: Améliore les contrastes en général et les nuages de poussière sur Mars.

Rouge : Réduit la brillance de fond du ciel en observation diurne. Renforce la netteté du terminateur de Vénus, les détails de surface de Mars, les régions polaires et les anneaux de Saturne..

Bleu : Améliore les bande sombre de Vénus, les brouillard de Mars, les bandes nuageuses et la tache rouge de Jupiter et le contraste sur Saturne.

Vert : Améliore la visibilité de la tache rouge de Jupiter et les bandes rouges de Saturne.

Filtres lunaires : Ils permettent d’atténuer l’éclat de la Lune particulièrement éblouissant entre le premier et le dernier quartier, et de rendre son observation plus confortable même en pleine nuit.

Monture et trépied : La meilleure optique n’est rien sans une bonne monture et un bon trépied pour la supporter. Pensez à resserrer la visserie, réduire les jeux mécaniques et lubrifier les axes afin d’obtenir une excellente stabilité et des mouvements fluides. Les montures azimutales n’ayant souvent qu’un seul mouvement fin, à partir d’un grossissement de 100 à 120 X, le suivi devient délicat et ne permet pas une observation dans de bonnes conditions. La monture équatoriale même mise sommairement en station permet de simplifier le suivi de l’astre à observer grâce à son mouvement fin, et de plus le flexible qui le commande permet de limiter les vibrations dans le tube optique. Sa motorisation de l’axe d’ascension droite permet de compenser la rotation de la Terre, et le suivi devient entièrement automatique. Plus aucune vibration n’est perceptible dans le tube optique, et l’observateur peut alors se concentrer exclusivement sur son observation.

Savoir observer : Rien ne sert d’avoir du matériel très performant s’il n’est pas utilisé correctement. Il faut d’abord habituer sa vue à l’obscurité ou la demi-obscurité pour les observateurs citadins, ce temps d’adaptation varie selon les individus de 15 à 30 mm. Toujours utiliser un faible éclairage rouge pour lire des informations ou prendre des notes. Le rouge est la couleur qui perturbe le moins la vision nocturne. Ne pas se contenter de « jeter un coup d’œil » dans l’oculaire car il faut absolument que l’œil s’habitue à l’objet observé afin que de fins détails puissent apparaître, et ce temps d’adaptation peut prendre plusieurs dizaines de secondes, d’ou l’avantage des montures équatoriales motorisée mise en station, l’observateur peut alors se consacrer totalement à l’objet observé. Enfin de subtils détails n’apparaissent qu’en vision décalée, c’est à dire qu’il ne faut pas regarder directement la zone à détailler, mais juste à coté, cette méthode est justifiée par la constitution de l’œil humain en vision nocturne.

L’Astro-club DE LA GIRAFE tient à la disposition de ses adhérents des guides pratiques, des outils spécifiques de réglage ainsi que des compétences humaines qui vous permettront ainsi de mieux utiliser votre matériel d’observation et de profiter au mieux du spectacle céleste, alors n’hésitez pas à nous demander conseils.