Saturne

Avec son superbe collier d’anneaux, Saturne est considérée comme le joyau du système solaire. Sixième planète par son éloignement du Soleil à une distance de 1368 millions de km et seconde par la taille après Jupiter avec un diamètre réel de 120 660 km, elle mérite parfaitement sa réputation et elle reste l’objet préféré des observateurs débutants.

La période la plus favorables pour son observation est lorsqu’elle est en opposition, c’est à dire située juste à l’opposé du Soleil par rapport à la Terre. Elle peut dès lors être observée toute la nuit dès le coucher du Soleil. Elle est alors au plus près de la Terre à 1216 millions de km, son éclat ou magnitude apparente de –0.3, ainsi que son diamètre apparent de 20.5’’ d’arc pour la planète et 45’’ d’arc pour les anneaux sont au maximum.

Géante gazeuse, elle tourne sur elle-même en 10 h 40 mn, son atmosphère montre des bandes nuageuses moins fournies que celles de Jupiter. Ses anneaux qui mesurent 275 000 km sont séparés par plusieurs divisions dont la plus connue, la division de Cassini a été découverte au 17ème siècle, et plus vers le bord extérieur, la division de Encke bien visible depuis la Terre. Elle est escortée par un cortège de 35 satellites recensés à ce jour, dont Titan est le plus connu.

Observation :

Saturne, photo : Alain DE LA TORRE, Télescope KEPLER Newton 200/1000 sur monture équatoriale et webcam

Déjà bien visible à l’œil nu sous la forme d’une étoile qui ne scintille pas, les jumelles classiques ne montrent rien de plus. Par contre, dans de petits instruments grossissant 25 à 30 fois au minimum, un anneau unique est bien perceptible. Selon la qualité du ciel et la hauteur de la planète lors de son observation, la division de Cassini n’est décelable qu’avec un instrument de 80 mm d’ouverture minimum, et la division d’Enke dans un instrument de 150 mm lorsque les anneaux sont bien ouverts. Cette ouverture des anneaux correspond à l’angle entre le plan des anneaux et l’axe reliant la Terre à Saturne. Il était au maximum à 27° en Mars/Avril 2003, pour 2006 cet angle était d’environ 18°, et était nul en Septembre 2009, ou les anneaux étaient alors totalement invisibles. Dans cette situation Saturne devient le temps de quelques mois une planète comme les autres, sans son superbe colliers d’anneaux. Cette normalité de Saturne sans ses anneaux en fait quand même une curiosité céleste. Les bandes équatoriales sur le globe saturnien apparaissent dans un instrument de 120 à 150 mm d’ouverture. Pour ses satellites, Titan le plus gros est observable dans une lunette de 50/60 mm, Thétys, Rhéa, Dioné et Japet dans un instrument de 120 à 150 mm d’ouverture, Encelade et Mimas dans un 200mm, Hypérion, Janus et Phoébé dans un instrument de 250 à 300 mm, et dans ce cas la vision est tout simplement féerique. Ces satellites sont d’autant plus faciles à observer lorsque les anneaux sont invisibles. Quand à l’ombre de la planète sur les anneaux, elle est peu visible voire même invisible lors de l’opposition.

Bonnes observations.