Observer le ciel à l’oeil nu

Pour la plupart des débutants et des néophytes, la pratique de l’astronomie ne peut se faire qu’avec l’utilisation d’un instrument d’observation. Ils se pressent alors d’en acheter un sans avoir pris suffisamment d’informations sur les contraintes liées à l’observation avec un instrument. Malheureusement et c’est trop souvent le cas, après quelques rapides et laborieux essais sur la Lune, les contraintes l’emportent sur le plaisir et l’amateur débutant désabusé préfère alors renoncer à sa passion céleste naissante.

C’est dommage car l’observation à l’œil nu est un véritable plaisir pour tous les amateur, débutants ou confirmés, et demande peu d’investissement et moins de contraintes. D’ailleurs les observateurs de la préhistoire ainsi que les astronomes de l’antiquité ne possédaient pas d’instrument d’observation, les seconds n’avaient seulement que de rudimentaires instruments de mesure, et cela ne les a pas empêché de faire des découvertes importantes comme par exemple d’établir un calendrier, calculer le cycle des éclipses, repérer les planètes, calculer le diamètre de la Terre, de la Lune et la distance qui les sépare. Certes leur ciel était bien noir et totalement vierge de toute pollution lumineuse alors que de nos jours, il faut rechercher un endroit peu pollué qui soit suffisamment éloigné des villes pour tenter d’apercevoir les plus faibles objets visibles à l’œil nu.

La pratique de l’observation demande beaucoup de patience, de ténacité et le « courage » d’affronter la noirceur de la nuit et les rigueurs climatiques surtout lors de la saison froide. Débuter sans les contraintes supplémentaires d’un instrument peut permettre de mieux apprécier toutes les difficultés et donner ou non l’envie de progresser ultérieurement avec un instrument.

Les observations possibles à l’œil nu :

Le Soleil et ses grosses taches peuvent être facilement observés mais à la condition d’utiliser des lunettes spéciales éclipse ou bien un carreau de soudeur. De même pour les éclipses solaires ou bien encore le transit de Vénus devant le Soleil est aussi régal pour les yeux mais malheureusement trop rare (Attention : Observation du Soleil sans protection adaptée = DANGER).

Les phases de la Lune peuvent être suivies au fil des jours, et les principales mers peuvent être très distinctement aperçues. Quand aux éclipses lunaires, elles sont un régal pour les yeux.

Les planètes sont facilement visibles sous la forme d’une étoile jaunâtre très brillante pour Vénus, bien brillante de couleur blanche pour Jupiter, rouge orangé pour Mars, noyée dans les lueurs solaires pour Mercure et d’une étoile normale pour Saturne. Faciles à repérer car elles ne scintillent pas et qu’elles se déplacent au fil des jours, des semaines ou des mois par rapport aux constellations et aux étoiles environnantes.

Les constellations et leur forme caractéristique dont les périodes de visibilité varient en fonction de l’heure et des saisons. Certaines appelées circumpolaires car près de l’étoile polaire sont toujours visibles quelque soit l’heure de la nuit ou la saison, comme la Grande et Petite Ourse ou bien encore Cassiopée.

Les principales étoiles qui composent les constellations ont des couleurs allant du bleu au rouge en passant par le blanc ou le jaune. Leur éclat est classé par magnitude ou la plus brillante Sirius a la magnitude –1, et la plus faible visible à l’œil nu sous un ciel bien noir et sans Lune est de magnitude 6. Certaines étoiles vont par deux et sont appelés des « étoiles doubles » comme Alcoor et Mizar dans la Grande Ourse, elles servent alors de test pour la vue de leur observateur. D’autres ont un éclat qui varie selon un cycle bien précis, elles sont appelées « étoiles variables » comme Mira de la constellation de la Baleine.

Les météorites ou étoiles filantes avec leur apparition spontanée ne peuvent être observées qu’à l’œil nu. Selon les différents essaims dont elles sont issues, elles ne sont visibles que pendant une période bien définie dans une direction du ciel matérialisé par une constellation, comme les Perséides visibles au mois d’août en regardant dans la direction de Persée.

Quelques objets du ciel profond sont bien visible à l’œil nu comme les amas ouverts des Pléiades, de Persée ou de la Crèche, la grande nébuleuse d’Orion, la galaxie d’Andromède, l’amas de Coma ou bien encore l’amas globulaire d’Hercule. Si les Pléiades peuvent être observés dans un ciel très médiocre, les autres objets demande un ciel bien noir pour se dévoiler.

Enfin les aurores boréales qui se produisent lors des maximums d’activités solaires sont aussi un plaisir pour les yeux, mais sont assez rares sous notre latitude. De même au printemps et en automne, l’orientation de la Terre est favorable à l’observation de la lumière zodiacale qui prend naissance dans la réflexion de la lumière solaire sur les particules microscopiques qui orbitent entre les différentes planètes du système solaire. Pour les observer, un ciel bien noir et sans Lune est indispensable

Pour permettre toutes ses observations, une carte du ciel est indispensable tout comme une lampe avec un éclairage rouge afin de permettre la lecture de la carte ou de documents sans perturber la vision nocturne. Une chaise avec si possible un dossier inclinable, un matelas pneumatique pour observer allongé au zénith sans attraper un torticolis permettront d’observer dans de bonnes conditions, et ne pas oublier de se couvrir chaudement quelque soit la saison. Pour les astres faiblement lumineux, attendre qu’ils soient suffisamment hauts dans le ciel pour mieux les apercevoir. Enfin pour une vision nocturne maximale, acclimater les yeux à la nuit noire pendant 10 à 20 minutes afin que les rétines soient ouvertes au maximum et puissent ainsi collecter le plus de lumière possible, en évitant les éclairages parasites y compris celui de la lampe rouge en directe.

Bonnes observations à l’œil nu.

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