Choisir un telescope

Quel instrument d’observation pour débuter en astronomie ?

Pas toujours facile pour un astronome amateur débutant de choisir son premier instrument d’observation : lunette, télescope, jumelles, monture azimutale ou équatoriale ? le choix est vaste !Alors certains n’hésitent pas à demander conseils auprès d’amateurs confirmés, et conseiller un débutant n’est pas toujours facile car c’est avant tout lui rendre service et ne pas lui donner son propre choix. Avant de le conseiller, il est primordial de lui demander son niveau d’intérêt, son expérience de l’observation, ses attentes et le budget qu’il souhaite y consacrer.

Si le débutant n’est pas trop pressé de faire son achat, plutôt lui conseiller d’assister aux soirées d’observation organisées par les différents astro-clubs de sa région, cela lui permettra d’observer dans différents instruments et de demander l’avis de leur utilisateur. C’est sûrement la meilleure façon pour qu’il se fasse sa propre opinion, et ainsi de faire le choix le mieux adapté à ses besoins et à son budget.

Si le débutant est pressé d’observer dans son propre instrument, alors mieux vaut lui conseiller l’achat d’un instrument qui satisfait le plus grand nombre d’observateurs débutants, de cette façon le risque de lui donner un mauvais conseil est limité. A l’Astro-club de la GIRAFE, fort de plusieurs années d’expérience dans l’initiation des néophytes et des débutants à l’observation astronomique, que ce soit lors des soirées d’observation ou bien lors des « Nuit des étoiles », il est devenu évident que l’observation planétaire (Soleil, Lune et planètes) doit être privilégiée par un débutant, car même dans un instrument de petite ouverture, elle remporte un vif intérêt, et cela provient du fait que ce qui est observé correspond aux images vues dans les livres et magasines astro qui sont souvent leurs seules références. Certes, l’image est plus petite, moins détaillée, moins colorée, mais cela correspond bien à l’image qu’il en a. De plus, l’observation planétaire peut se faire en ville ou la pollution lumineuse n’est pas trop gênante pour ce type d’observation, lors de la présence de la Lune, mais aussi lorsque la turbulence atmosphérique est importante.

Alors que les objets du ciel profond (galaxies, nébuleuses et autres amas) observés dans des instruments d’ouverture moyenne (80 à 150 mm) voire même dans une grosse paire de jumelles genre 12 X 80 n’ont pas le même intérêt, et souvent c’est la déception. En effet, la boule de coton grisâtre ne ressemble en rien aux superbes photos souvent prises par le télescope spatial « Hubble » et que le débutant a en mémoire. Ou sont les superbes formes colorées si caractéristiques de certains objets célèbres comme les splendides nébuleuse d’Orion ou galaxie d’Andromède ? De plus l’observation du ciel profond exige un ciel bien noir, loin des villes et de leur pollution lumineuse, sans la présence de la Lune et avec une turbulence atmosphérique faible.

C’est pourquoi à l’Astro-club de la GIRAFE, nous préférons conseiller l’achat d’un instrument ayant de bonnes aptitudes à l’observation planétaire, et l’achat de la classique lunette azimutale de 60/700 mm (ou encore 60/800 ou 70/700) nous parait être un excellent choix. En effet, elle permet déjà de très belles observations planétaires, et permet aussi à son utilisateur de s’initier à l’observation du ciel profond comme les étoiles doubles ou multiples, et les grands classiques comme la nébuleuse d’Orion, la galaxie d’Andromède, les amas ouverts des Pléiades, de la crèche ou encore de Persée. Sa simplicité d’utilisation la rend accessible à tous, enfants, adolescents et adultes. Elle est peu sensible à la turbulence atmosphérique, sa mise en température est réduite, ne se dérègle pas (sauf accident), facile à transporter, à emmener en vacances ou en voyage. Elle peut aussi être utilisable pour des observations terrestres moyennant l’ajout d’un redresseur d’image. Mais aussi son prix d’achat peu élevé en fait un investissement sans risque. Les plus passionnés et motivés peuvent opter pour une lunette équatoriale de 70 à 90 mm ou un Maksutow de 90 à 100 mm pour ses superbes images en planétaire, un télescope équatorial Newton de 100 à 130 mm d’ouverture pour sa polyvalence planétaire et ciel profond, ou bien encore un DOBSON (télescope Newton sur monture azimutale en bois) de 150 à 200 mm pour sa facilité d’utilisation et ses capacité en planétaire et surtout en ciel profond. Il est à savoir que les instruments équipés d’une monture équatoriale permettent l’initiation à l’astrophotographie. Les lunettes à courte focale type 70/350 ou 80/400 ont des aptitudes très limitées pour l’observation planétaire, mais sont d’excellentes « voyageuses » lorsqu’elles sont montées sur un pied photo.

Quand aux jumelles, leur domaine d’utilisation en astronomie se limite au ciel profond, et elles risquent fort de décevoir un observateur débutant.
Néanmoins, elles restent un excellent outil de découverte du ciel étoilé.