À l’initiative de Pascal, nous nous sommes réunis pour une soirée d’observation ce vendredi 3 janvier. La météo était incertaine et on annonçait des températures proches de 0°C. La journée avait été ensoleillée mais le début de soirée se dégradait avec l’arrivée de nappes nuageuses par l’Ouest. Finalement, le flux Nord s’est imposé et nous avons pu profiter d’un ciel bien dégagé pour notre 1ère soirée d’observation de 2025.
Je suis arrivé le 1er dès 20h30, suivi de près par Marlène, nouvelle adhérente venue nous rencontrer accompagnée d’Alain, son père. Nous observons furtivement le rapprochement Lune-Venus à travers les nuages avant que le fin croissant ne disparaisse au couchant.
Le groupe s’agrandit rapidement, nous finissons par être 16 pour 8 instruments. Parmi nous, il y a 6 nouveaux adhérents. C’est toujours un grand plaisir de les accueillir et de partager notre passion. J’aime particulièrement assister à l’émerveillement des premières fois qui me paraissent déjà si loin.
Myrtille, jeune adhérente d’une dizaine d’années, est venue avec sa maman et son tout nouveau Dobson 150/1200 Skyliner qu’elle a réussi à prendre en main très rapidement. Le pointage et le suivi ont été assimilés sans difficulté par cette astronome en herbe. Elle a assurément choisi un très bon instrument pour débuter et le gardera longtemps après car c’est le genre de matériel qui peut nous accompagner tout au long d’une vie. J’ai été bluffé par la qualité de ce tube dans lequel j’ai pu contempler la nébuleuse d’Orion, Mars, Jupiter et le double amas de Persée.
Nous accueillons aussi Eric et Anthony qui nous ont accompagnés tout au long de cette soirée glaciale. L’occasion de revisiter les grands classiques du ciel d’hiver avec eux, notamment par la voie de Pascal, notre président, qui nous présente le ciel avec son pointeur laser.
Mon petit challenge de la soirée : trouver Uranus. Je monte l’ES 82° 6,7mm sur mon Dobson 250. Un petit coup d’œil sur l’appli Sky Safari pour voir sa position et identifier quelques étoiles repères. Je dessine dans ma tête une constellation éphémère : la charpente ? J’aligne alors mon pointeur sur sa position théorique et bingo, Uranus est trouvée en à peine 10 secondes… Elle est bien repérable à fort grossissement par son aspect bleuté et son tout petit disque apparent qui la différencie des étoiles alentours. Nous faisons trop souvent l’erreur de chercher des objets à faible grossissement en prenant le risque de passer à coté de nos cibles sans même les voir.
Le temps d’une petite pause pour grignoter et discuter autour d’une boisson chaude puis nous retournons à nos observations.
Le froid aura raison des nouveaux venus les uns après les autres. Les plus anciens savent qu’il faut multiplier les couches de vêtements et bien s’isoler du sol.
Damien, notre collectionneur, a d’ailleurs investi dans de beaux après-ski (copieur 😜). Mais ce n’est pas tout, il a aussi apporté sa tête binoculaire Maxbright II. Un bien joli jouet accompagné d’un correcteur Siebert 1,3x et d’une collection impressionnante de Plössl Clavé fabriqués en France dès les années 60. Nous montons tout ce petit monde sur mon Dobson mais il manque 1cm de tirage pour pouvoir faire la mise au point. Il suffira de tricher un peu en ressortant légèrement la bino du porte oculaire et de bien verrouiller l’ensemble.
Nous enchaînons alors les cibles. Tout le monde veut jeter un œil et c’est bien normal, c’est un vrai régal. La vision binoculaire apporte un réel confort sur les objets bien visibles. Il faudrait tester ce montage sur des objets moins lumineux mais ce sera pour une autre fois, nous sommes trop proches de Caen ce soir pour nous permettre de le faire dans des conditions idéales.
Plus tard, nous combinons le tout nouvel ES 82° 14mm de Pascal avec le mien sur la bino. Nous arrivons à un grossissement de 111x (proche du 0,5D) et gagnons en champs après avoir utilisé les Clavé. Explosion de rétine ! Nous sommes forcés de constater que les oculaires ont su grandement s’améliorer au fil du temps !
Nous redécouvrons les cibles de la soirée M42, Mars, M79…. Mais la reine de la soirée, c’est Jupiter. Elle n’a jamais été aussi haute dans le ciel depuis 11 ans ! La grande tache rouge nous fait l’honneur de sa présence en plein milieu de la bande sud avec une définition que je n’avais jamais connu auparavant. On distingue bien les différentes teintes entre le cœur et la périphérie de cet anticyclone. On aperçoit aussi tellement de détails sur les bandes nuageuses, au point de pouvoir compter les circonvolutions qui les composent, c’est bluffant ! Quand toute la chaîne optique est bonne, de la collimation aux conditions climatiques, en s’appuyant sur du très bon matériel, le résultat devient somptueux. Nous avons assurément passé une très bonne soirée ! Il va maintenant falloir résister (ou pas 😅) à l’envie de s’acheter une bonne bino et de doubler sa gamme d’oculaire…
Nous avons profité pendant 4h d’un ciel bien dégagé et parsemé d’étoiles filantes. Il est 1h15, le moment est venu de remballer pour les derniers résistants. Nous mettons les voitures à chauffer pendant le repli car elles sont autant recouvertes de givre que nos instruments. La soirée se termine par un court debriefing avant de rentrer se mettre au chaud.
L’année aura bien commencé, espérons que la météo à venir soit meilleure qu’en 2024. J’en profite d’ailleurs pour vous souhaiter mes meilleurs vœux pour 2025 et que vos nuits soient étoilées !
Rendez-vous le week-end prochain pour partager la galette. Avec un peu de chance, ce sera aussi l’occasion de récupérer vos vestes aux couleurs de l’Astroclub de la Girafe.
Olivier